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Pourquoi l’exploitation du gaz de mine s’accélère dans le Pas-de-Calais ?

Ça se passe près de chez vous. Après Béthune, les villes de Mazingarbe, Bully-les-Mines ou encore Sains-en-Gohelle souhaitent extraire le gaz de mine.

Pourquoi l’exploitation du gaz de mine s’accélère dans le Pas-de-Calais ?
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La Française de l’Energie veut accélérer l’exploitation du gaz de mine dans les Hauts-de-France. Les anciennes galeries du bassin minier du Nord et du Pas-de-Calais renferment environ 9 milliards de mètres cubes de gaz de mine. Plutôt que de le laisser s'échapper dans l'atmosphère, Gazonor, la filiale de la Française de l'Energie le valorise.

À Béthune, on utilise déjà cette ressource

Les bâtiments municipaux à Béthune sont déjà chauffés grâce à cette énergie. L’utilisation de cette ressource a permis de faire baisser la facture de chauffage d’environ 40% par rapport au gaz naturel. Une bonne nouvelle pour Frédéric Wallet, le maire de Haisnes-lès-la-Bassée, qui se bat depuis des années pour extraire ce gaz de mine. « Il est 30% moins cher que le gaz naturel. Il est présent sur place, on n’a pas besoin de le véhiculer. Je ne sais pas si vous imaginez, dans le Pas-de-Calais le gaz de mine c’est 100 milliards de kWh, une centaine d’années d’exploitation sans carence, 400 000 foyers vont en bénéficier ! »

Feu vert du gouvernement mais…

Le gouvernement semble favorable au développement de cette activité. Depuis le 10 novembre, L’Etat a ouvert la porte à l’exploitation du gaz de mine dans le Pas-de-Calais. Peut-être bientôt la fin d’un long combat selon Frédéric Wallet. Le maire espère réaliser des économies grâce au gaz de mine. « On se pose beaucoup de questions sur l’avenir des collectivités. À Haisnes, on va multiplier par 3 la facture énergétique, on passe de 160 000 à 400 000 euros rien qu’en électricité. Si on peut exploiter et récupérer ce gaz pour le transformer en électricité ou en réseau gazier, ce sera une belle économie à réaliser. »

Dans les faits, il faudra patienter encore un peu et ce malgré l’ordonnance de modification du code minier publiée le 10 novembre. Gazonor souhaite lancer des travaux d’aménagement. Mais à partir de quand ? Les calendriers ne sont pas connus.

Une opportunité historique

Longtemps considéré comme le cauchemar des mineurs, le grisou va-t-il nous permettre de nous libérer du gaz russe ? « Ce serait une belle opportunité quand on regarde le contexte géopolitique », souligne Yann Fouant, directeur de projets pour Gazonor, filiale de la Française de l’énergie (FDE). « C’est un gaz polluant qu’il faut capter pour éviter son émission dans l’atmosphère. En plus de l’aspect économique, on a cet aspect environnemental. Historiquement ce gaz était aussi connu pour tuer les mineurs. Aujourd’hui, nous le revalorisons ! »

À Mazingarbe, les élus ont évoqué dans une délibération la mise en place d’un réseau de chaleur tiré de l’exploitation du gaz de mine. Les villes de Bully-les-Mines, Grenay, Sains-en-Gohelle et Aix-Noulette ont également voté une demande de subvention à l’Agence de l’environnement en vue de financer l’étude de faisabilité de ce réseau de chaleur.  

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