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« Il ne faut pas confondre déconfinement et optimisme démesuré »

News. Le déconfinement progressif a commencé ce lundi en France. Le Nord et le Pas-de-Calais ont été placés en « rouge » sur la carte du déconfinement, à cause notamment de la tension dans les hôpitaux. Le docteur Patrick Goldstein, chef du service des urgences au sein du Centre Hospitalière Régional Universitaire de Lille, est revenu sur la situation actuelle au sein du CHRU et sur les gestes à respecter lors du confinement. Il appelle à la prudence. Entretien.

« Il ne faut pas confondre déconfinement et optimisme démesuré »

Horizon : Docteur Goldstein, la déconfinement a débuté ce lundi et les Hauts-de-France sont affichés en rouge sur la carte. Que faut-il en retenir ?
Patrick Goldstein : Cela signifie que le virus circule encore et qu’il y a une réelle pression sur les services de réanimation des hôpitaux. Il ne faut pas confondre déconfinement avec optimisme démesuré. Le déconfinement doit être progressif et citoyen. Il faut respecter la distanciation sociale, le port du masque, l’interdiction de réunion avec plus de 10 personnes et l’absence de possibilité de se déplacer à plus de 100 Km de chez soi.

Quelle est la situation actuelle au sein du CHRU de Lille ?
Elle est relativement stable, il y a une diminution de la circulation du virus, moins de patients aux urgences et en réanimation. Ce qui va nous permettre de soigner ceux qui ont attendu longtemps. C’est bien, car on pourra aussi accueillir des personnes qui n’osaient plus reprendre le chemin de l’hôpital. 

Craignez-vous une hausse du nombre de malades avec le déconfiment ainsi qu’un second confinement ?
Il faut respecter ces règles pendant encore plusieurs semaines ou plusieurs mois sinon, nous aurons une rechute comme nous l’observons dans certains pays. Nous ne voulons pas qu’il y ait à nouveau des malades graves et une nouvelle pression sur les services de réanimation des hôpitaux. L’autre risque est le suivant : se retrouver encore une fois en confinement. Car si c’est une solution sanitaire, ce n’est en aucun cas une solution sociale et économique. Il est donc important et capital de respecter les règles de prudence. Il ne peut pas y avoir de barbecues, ni de grandes fêtes pour fêter le déconfinement. Je ne veux pas être rabat-joie mais pragmatique et c’est un médecin qui vous le dit. Le fait d’être en zone rouge ou verte, cela n’a que peu de sens pour moi, il n’y aura pas de répercussions majeures dans notre vie quotidienne. Et la couleur verte ne nous met pas à l’abri des règles de précaution que j’ai évoquées. Notre avenir, c’est nous tous. On doit prendre soin de nous en prenant soin des autres. 

L’idée d’une seconde vague du Covid-19 est régulièrement évoquée, quel est votre avis là-dessus ?
La deuxième vague est possible. Il y a 2 risques. Le premier, ce sont les patients qui n’ont pas pu se rendre en consultation depuis plusieurs semaines. L’autre, c’est la vague épidémique, celle que nous craignons réellement, nous devons nous mettre à l’abri de celle-là. On gagnera ensemble ou bien on sera tous dans une grande difficulté.  

Propos recueillis par Géraud Lefebvre. 

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