Le trentenaire, originaire de Doullens, avait consommé de l’héroïne et de la morphine le jour de l’accident. L’homme a été placé en détention provisoire pour homicide et blessures involontaires. Grégory V., déjà condamné à 5 reprises notamment pour des faits de stupéfiants, était présenté en comparution immédiate ce mardi au Tribunal de Grande Instance d’Arras. En pleurs, il a demandé un renvoi de l’audience. « Je dois la vérité aux victimes, » a-t-il déclaré à la barre avant de rajouter qu’il « ne pouvait plus (se) regarder dans une glace. » L'accident survenu le 14 novembre 2016, sur la RN 25 entre Arras et Doullens, avait provoqué la mort de la conductrice de car qui transportait des collégiens.
« Il y a trafic et trafic »
Le parquet a accepté la demande de renvoi avant de statuer sur son placement en détention ou non. Le trentenaire sera finalement placé en détention provisoire jusqu’au 24 avril, date du procès. Sébastien Blanchart, avocat du prévenu, plaidait pour une liberté sous contrôle judiciaire. « Il y a trafic et trafic. Lorsqu’on a une mention pour trafic de stupéfiants dans un casier, cela ne veut pas dire que vous avez livré une dizaine de kilos de drogue. Ça n’est pas le profil de Grégory V. même s’il a fait quelque chose d’impensable. Il a détruit la vie d’une dizaine de personnes. J’ai eu de la peine en voyant ce jeune garçon, amputé des 2 pieds à l’audience. Pour autant, il faut arrêter de diaboliser mon client et se fier au dossier pour gagner en compréhension. »
« C’est une rage incommensurable »
Bertrand Beaucheron, le père de Théo, le collégien gravement blessé et amputé des 2 pieds, a réagi suite à l’annonce d’une détention provisoire de Grégory V. « Nous sommes soulagés même si rien ne changera. Il ne pourra pas réparer ce qui s’est passé. C’est une rage incommensurable. Après tout ce qu’il a déjà fait, il risque 10 ans de prison maximum pour au final en purger 5. Ensuite, il reconduira un camion et refera les mêmes erreurs. » Quant à Magalie Assez, maman de Théo, elle déplore que le prévenu ne se soit pas « retourné une seule fois » lors de l’audience. « Nous souffrons tous ! Je ne veux pas de ses excuses, qu’il reste en prison ! »
Le prévenu est placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt d’Arras en attendant son procès prévu le 24 avril.
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