En 2025, la France franchit un nouveau cap dans la culture de la pomme de terre, avec près de 200.000 hectares consacrés à ce tubercule emblématique, soit une hausse de 10,3 % par rapport à l’année précédente. Si cette progression est nationale, c’est bien la région des Hauts-de-France qui tire son épingle du jeu, confortant son statut de première région productrice de pommes de terre de conservation.
Selon les données publiées par le Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), les Hauts-de-France enregistrent à elles seules une augmentation de plus de 11.000 hectares, portant la surface totale régionale à plus de 118.000 hectares. Cette région concentre ainsi plus de 60 % des surfaces françaises dédiées à la culture de pommes de terre de conservation, destinées à la consommation en frais ou à la transformation industrielle en purée, chips ou frites.
Une réponse à la demande industrielle européenne
Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de demande industrielle en forte croissance à l’échelle européenne. La filière, qui avait déjà connu une hausse de 7 % des surfaces en 2024, continue d’attirer de nouveaux producteurs, notamment dans les segments destinés à la transformation.
Les Hauts-de-France, riches de leurs terres agricoles fertiles et de leur proximité avec la Belgique et les Pays-Bas, grands centres de transformation, apparaissent comme un territoire stratégique. « Les nouveaux producteurs sont en très grande majorité à l’origine de cette augmentation », souligne le CNIPT, précisant que la hausse reste modérée chez les producteurs dits « historiques ».
Une production tournée vers l’export et l’industrie
Première exportatrice mondiale de pommes de terre, la France a produit 7,7 millions de tonnes en 2024. Environ 45 % de cette production est exportée, principalement vers l’Espagne, l’Italie et le Portugal pour le marché du frais, tandis que la Belgique et les Pays-Bas absorbent une grande partie de la production destinée à la transformation.
Dans l’Hexagone, 21 % de la production est transformée par l’industrie française, un débouché crucial pour les exploitants des Hauts-de-France, région déjà fortement industrialisée et bien connectée aux marchés du nord de l’Europe.
Une récolte déjà entamée
La campagne 2025 a déjà débuté avec la récolte des variétés les plus précoces en juillet. Elle se poursuivra jusqu’en septembre pour les variétés tardives, avec des rendements scrutés de près, compte tenu des aléas climatiques et de la forte pression sur les prix.
Alors que la filière continue d’attirer de nouveaux entrants, les Hauts-de-France s’imposent comme le moteur de la production française, au cœur des enjeux économiques et agro-industriels de la pomme de terre.
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