Pollution de l'eau dans le sud d'Arras : des analyses en cours, les habitants toujours dans l’attente

Actus. Depuis ce week-end, sept communes de l’Arrageois sont privées d’eau potable après la découverte d’une eau jaunâtre et malodorante. Habitants, éleveurs et élus s’organisent dans l’attente des résultats d’analyses.

Pollution de l'eau dans le sud d'Arras : des analyses en cours, les habitants toujours dans l’attente
Clément Demazure

L’eau a d’abord changé de couleur, puis l’odeur est arrivée. Jaune-vert, avec un parfum chimique particulièrement fort : depuis samedi, les habitants de sept communes de l’Arrageois ne peuvent plus consommer l’eau du robinet. En cause : une pollution encore inexpliquée qui a conduit à la fermeture de tout le réseau d’alimentation potable.

Des analyses sont actuellement menées par la DREAL et l’ARS, dont les premiers résultats sont attendus mercredi 26 ou jeudi 27 novembre. En attendant, les mairies multiplient les distributions de bouteilles d’eau potable.

« Quand j’ai senti l’odeur, j’ai tout de suite arrêté de donner cette eau à mes chevaux »

À Adinfer, l’une des communes touchées, la situation a très vite inquiété Céline, gérante des écuries du village. Une vingtaine de chevaux boivent chaque jour près de 1 000 litres d’eau.

« On s’en est rendu compte en prenant nos douches. L’odeur était très forte, comme du chlore. Après le SMS de la mairie annonçant l’eau non potable, je me suis immédiatement demandé : si je ne la bois pas, pourquoi mes animaux y auraient droit ? » Commence alors une organisation quotidienne épuisante. Céline doit remplir une cuve, se rendre chez un voisin agriculteur qui possède un forage, charger l’eau, puis remplir les bacs de ses chevaux un par un.

« Ça me prend un temps fou. Mais je n’ai pas le choix. Les chevaux sont fragiles, un problème d’eau peut vite devenir dramatique. » Sans le forage voisin, Céline aurait dû acheter une cuve et se rendre elle-même au château d’eau le plus proche pour s’approvisionner. Une dépense et une logistique lourde, surtout en plein hiver.

Elle garde néanmoins son sang-froid : « On attend les analyses. Pour l’instant, tout le monde va bien, mais on reste sur nos gardes. »

Un réseau complexe et des habitants parfois inquiets

À Boiry-Sainte-Rictrude, le maire Jean-Claude Plu passe ses journées à coordonner l’approvisionnement en eau potable. Les élus ont commencé dès dimanche une distribution en porte-à-porte, 180 foyers livrés à chaque tournée. « Les habitants ne comprennent pas pourquoi il faut 72 heures pour obtenir des analyses. Ce sont des analyses très poussées, on ne peut pas avoir un résultat en quelques heures. »

Jean-Claude Plu insiste sur un point : l’origine de la pollution reste totalement inconnue. « Il ne faut accuser personne tant qu’on n’a pas les résultats. Est-ce industriel ? Agricole ? Un acte malveillant ? Pour l’instant, tout est possible. »

Un impact chez les éleveurs

Éleveurs de vaches laitières, agriculteurs, centres équestres : la situation complique leur travail. Le maire en a conscience : « Si l’eau n’est pas potable pour les humains, elle ne l’est pas pour les animaux. Les vaches laitières, par exemple, ont besoin d’énormément d’eau. Un problème de qualité peut entraîner des pertes importantes. »

Céline partage cette inquiétude : « Un cheval malade, c’est des frais vétérinaires et une réelle détresse animale. On espère que ça ne durera pas trop longtemps. »

Des réponses attendues dans les prochaines heures

La situation reste incertaine. Les habitants, eux, continuent de s’adapter. « Il faut être patient, résume le maire. On aura des réponses très bientôt. Mais en attendant, on ne peut pas prendre de risques. » Céline aussi attend, tout en continuant son marathon quotidien pour abreuver ses chevaux. « On fait avec, mais vivement que ça se termine. »

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