Pour la reprise de la Ligue 1, le RC Lens se voit proposer une belle affiche ce samedi à Bollaert-Delelis contre Strasbourg (13e journée, 17h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur BeIN Sports). L’entraîneur lensois espère voir le bon début de saison, venu valider ses méthodes, se prolonger face à un sérieux candidat aux premières places.
Lensois.com : Pierre Sage, vous vous apprêtez à affronter Strasbourg, une équipe du haut du classement. Jusqu’ici, ce genre d’affiche vous a bien réussi. Comment expliquez-vous vos performances face aux gros ?
Je pense qu’il y a une préparation d’avant-match qui est semblable à ce qu’on fait d’habitude, en termes d’entraînement, en termes d’implication des joueurs dans les séances, en termes de stratégie pour toujours tendre vers le fait d’être performant dans nos matchs et dans la recherche de la victoire. Mais peut-être qu’effectivement, il y a certains menus qui plaisent plus que d’autres. Et ça, c’est plutôt quelque chose qui est dérangeant, puisque tous les points comptent et c’est important d’être performant contre l’ensemble des équipes. Mais on a eu un rappel à l’ordre que vous connaissez (ndlr : Metz-RC Lens, 2-0), qui nous a fait suffisamment mal pour qu’on ne l’oublie pas.
Quel regard portez-vous sur cette équipe de Strasbourg, qui semble avoir franchi encore un palier par rapport à la saison dernière et qui va venir avec de gros arguments ?
C’est une équipe qui est dans la lignée de ce qu’elle faisait l’an dernier. Elle est très plaisante à voir lorsqu’on est spectateur. Maintenant, quand on est adversaire, il y a effectivement un certain nombre de choses à prendre en compte. Ils ont énormément d’engagement dans le jeu offensif. Beaucoup de positions sont mobilisées pour attaquer. Ils sont capables de marquer de différentes manières, ce qui prouve aussi tout le travail qu’ils ont effectué ensemble. Sur le plan défensif, ils ont à peu près la même fougue. C’est une équipe qui, de temps en temps, met son adversaire énormément sous pression et, du coup, libère un peu des espaces. C’est justement cette petite faille-là qu’on va essayer d’exploiter.
« Pas de certitudes, mais de grandes convictions »

Les gens disent que c’est grâce à votre arrivée que Lens marche bien cette année. Par ailleurs, avez-vous le sentiment que ces 12 journées avec Lens viennent valider votre méthode, qui n’avait été éprouvée jusqu’ici à ce niveau qu’à Lyon ?
La chance que j’ai, c’est d’avoir autour de moi des gens qui travaillent très bien et d’avoir des joueurs qui sont très réceptifs. Donc, effectivement, la greffe a pris et a même pris rapidement. Et aujourd’hui, on peut se féliciter d’avoir bien commencé. Mais j’aimerais bien qu’on se félicite de bien finir. Et c’est tout l’enjeu de cette période actuelle. C’est-à-dire que jusqu’à Noël, on va décider, quelque part, la saison qu’on aura à jouer. Est-ce qu’on va rentrer dans le rang ou est-ce qu’elle peut être exceptionnelle au vu de notre départ ? C’est tout l’enjeu. Par rapport à ma méthode, je n’ai pas de certitude, mais j’ai de grandes convictions. Et effectivement, cette méthode, je l’ai éprouvée dans des contextes en Île-de-France, en Rhône-Alpes. Maintenant, ici, dans le Pas-de-Calais, avec des effectifs professionnels, ça fonctionne. Je l’ai éprouvée aussi avec des jeunes en Rhône-Alpes ; encore une fois, ça a fonctionné aussi. Donc l’idée, c’est de faire en sorte qu’elle fonctionne, et qu’elle fonctionne longtemps. Pour l’instant, lorsque les saisons s’enchaînent, ça marche. Au sein d’une même saison, j’attends d’avoir les réponses dans les matchs à venir. Mais dans tous les cas, c’est évident qu’il y aura des ajustements qui seront apportés, mais le cadre n’évoluera pas de manière significative non plus.
Vous attendiez-vous à ce que ce soit aussi limpide ? On a le sentiment que vous avez mis tout le monde d’accord très vite…
Ce n’est pas moi qui ai mis tout le monde d’accord, ce sont nos résultats. Et aujourd’hui, on a tendance à associer la réussite simplement à ça, mais permettez-moi de continuer à croire en la noblesse des moyens. Je pense qu’effectivement, il est préférable de se questionner sur le travail qu’on a fourni, sur l’éthique qu’on a eue au quotidien, sur nos méthodes d’entraînement qui amènent justement l’équipe à pouvoir performer. Ensuite, la performance appartient aux joueurs, et donc le résultat leur appartient. Même si on est à l’origine de certaines décisions, à l’origine de certaines manières de jouer ou d’appréhender les matchs, c’est évident que les artistes, ce ne sont pas nous. Nous, on est juste en coulisses et on fait en sorte que ce travail bonifie le potentiel de l’équipe, le potentiel collectif de l’équipe et aussi le potentiel individuel de chaque joueur. C’est pour ça que je nuance toujours les choses : parce que lorsqu’on perd, je rappelle toujours qu’il faut regarder ça dans la durée et qu’au final, ce n’est pas si mal que ça. Mais à l’inverse, quand c’est bien, je rappelle aussi qu’il faudra regarder ça dans la durée, et on verra si ce n’est pas si mal que ça.
Propos recueillis par Christophe Schaad à la Gaillette-Gervais-Martel
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