« Il faut oser en parler » : à Arras, Camille Lacourt aborde la santé mentale sans tabou

Actus. En conférence ce mercredi à Arras, Camille Lacourt aborde un sujet qui lui tient à cœur : la santé mentale. Il s'est confié à HorizonActu.

« Il faut oser en parler » : à Arras, Camille Lacourt aborde la santé mentale sans tabou
Camille Lacourt s'exprime au micro d'Horizon - Clément Demazure

Ce mercredi 8 octobre, l’Université des compagnons d’Arras a accueillie l’ex-nageur Camille Lacourt. Quintuple champion du monde et d’Europe, le sportif est venu témoigner de son parcours et de ses deux épisodes dépressifs à l’occasion de la Semaine nationale d’information sur la santé mentale. 300 personnes sont venu échanger avec lui. Il a confié à HorizonActu pourquoi ce combat lui tient tant à cœur.

HorizonActu : Pourquoi avoir accepté de venir parler de santé mentale à Arras ?

Camille Lacourt : C’est un sujet primordial aujourd’hui. Il touche énormément de monde dans la société, dans l’entreprise, dans le sport. En parler, c’est la première étape pour se sentir mieux. Moi aussi, j’y ai été confronté. Alors j’ai envie de partager mon expérience, mais aussi les connaissances que j’ai acquises sur le fonctionnement du cerveau. Il faut oser en parler, briser le silence : c’est la première clé du mieux-être.

Quel message souhaitez-vous faire passer ?

Le message principal, c’est que ça peut arriver à tout le monde. Il n’y a pas de profil type, pas de faiblesse particulière. On peut être champion du monde ou champion olympique et traverser une dépression. L’important, c’est de repérer les signaux, de s’écouter davantage, pour éviter de tomber dans le burn-out ou la dépression. Et même quand ça arrive, on peut s’en sortir.

Comment, justement, vous en êtes-vous sorti ?

En prenant le temps. C’est essentiel. J’ai essayé de comprendre pourquoi je me sentais si mal, pourquoi j’avais perdu ma motivation et mon énergie. Quand j’ai compris que je n’étais plus à ma place, j’ai commencé à me reconnecter à moi-même. Petit à petit, les choses se sont remises en ordre. C’est un long travail, mais dès qu’on avance dans la bonne direction, on le ressent.

Vous trouvez que ce sujet de la santé mentale n’est pas encore assez pris au sérieux ?

Elle progresse, mais il reste du chemin. Cette année, c’était une grande cause nationale, mais d’autres actualités l’ont éclipsée. Malgré tout, c’est déjà une victoire qu’on en parle davantage, car il y a quelques années, c’était un sujet presque tabou. Maintenant, il faut continuer à sensibiliser, à rendre ce sujet concret et accessible à tous.

Vous parlez de votre expérience, mais aussi d’expertise.

Oui, parce que j’ai beaucoup travaillé depuis sur la compréhension du cerveau et de nos mécanismes mentaux. Je me suis formé, j’ai lu, échangé, expérimenté. J’ai envie d’apporter un regard à la fois personnel et professionnel sur la santé mentale. Ce n’est pas une honte d’en parler : c’est une force.

Vous avez aussi un message pour la jeunesse.

Oui, c’est une génération très touchée. Encore plus que la nôtre. On a un peu oublié comment fonctionne l’être humain, son mental, ses émotions. On apprend à l’école à prendre soin de son corps, mais pas de son esprit. Ça devrait être une priorité. Le chemin est encore long, mais je reste optimiste : beaucoup de gens se retroussent les manches pour faire avancer les choses.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
« Il faut oser en parler » : à Arras, Camille Lacourt aborde la santé mentale sans tabou