Ce dimanche, lors du déplacement du Racing Club de Lens au Paris SG pour le compte de la 4e journée de Ligue 1, les joueurs de Pierre Sage n’ont pas pu compter sur le soutien habituel de leurs supporters. En effet, une partie des 1 000 Lensois ayant fait le déplacement a rencontré des problèmes avant le match, à la sortie du bus.
Face à ces problèmes, certains supporters n’ont pas assisté à la rencontre et d’autres ont quitté le stade plus tôt en signe de soutien. Le groupe des Red Tigers 1994 communique :
« Deuxième déplacement de la saison au Parc des Princes... et déjà une organisation honteuse, catastrophique, volontairement provocatrice. On se demande vraiment ce qu'il faut faire pour que la machine administrative et sécuritaire autour du football cesse d'osciller entre l'amateurisme le plus insultant et la mise en scène sécuritaire la plus ridicule. Ce soir-là, alors que plusieurs bus de supporters lensois prennent la route pour soutenir les Sang et Or, le protocole simple, connu, répété, a été piétiné par les autorités. À l'arrivée, après le point d'escorte habituel à Senlis, nos bus se retrouvent bloqués sur le parking visiteurs. Blocage: policiers en tenue anti-émeute, gaz lacrymogène et taser ostensiblement visibles, portes des bus maintenues fermées. Traduction: des hommes et des femmes, supporters comme n'importe quel citoyen, sont littéralement parqués dans leur propre moyen de transport. On nous explique ensuite, d'un ton censément protecteur, que la sortie se fera... un par un. Entourés de policiers surarmés. Comme si nous étions des suspects à extrader. Comme si la dignité humaine était un luxe auquel la Préfecture de police aurait décidé de ne pas souscrire. On nous vend ce dispositif comme "mesure de sécurité". Nous, on appelle ça une humiliation organisée. Traiter des supporters, venus soutenir leur équipe, comme du bétail n'est pas de la "prudence", c'est une stratégie provocatrice et stupide. Quand on enferme, on provoque; quand on humilie, on radicalise; quand on empile les gestes stigmatisants, on crée les conditions d'une explosion. Et voilà : une heure de manipulations, dix minutes avant le coup d'envoi, la tension explose et des incidents surviennent. Résultat prévisible. Prévisible parce que voulu par l'approximation et la panique d'un dispositif qui prétend assurer l'ordre mais ne fait qu'attiser le chaos. Comme si cela ne suffisait pas, la BRAV-M est intervenue. Oui, cette brigade déjà tristement célèbre pour ses violences policières gratuites lors des mobilisations sociales, a été mobilisée contre des supporters venus... voir un match de football. Le résultat est à la hauteur de leur réputation: certains d'entre nous ont fini blessés, en sang, frappés par des coups aussi absurdes que brutaux, pendant que ces « agents de police » esquissaient des sourires narquois. Voilà donc la vision de la sécurité publique: faire couler le sang de supporters, sans aucune justification, en assumant l'humiliation comme mode opératoire. Que dit-on à ceux qui dirigent la sécurité publique ? Au Ministère de l'Intérieur voulant faire son baroud d'honneur ? Au préfet qui valide ces dispositifs ? Quand le terrain est géré avec un tel niveau d'incompétence, quand la "sécurité" devient une mise en scène humiliante plutôt qu'un service public, il y a une responsabilité politique à rechercher. Les supporters n'acceptent plus d'être la variable d'ajustement d'une politique sécuritaire brouillonne. Ce n'est pas un "incident isolé" que nous décrivons, c'est une méthode : mise en scène autoritaire, isolement contrôlé, humiliation publique, violences policières présumées. À force d'empiler les mesures punitives, de banaliser la brutalité et d'institutionnaliser la répression. Et pour être clair : nous n'accepterons pas que la faute soit renvoyée aux supporters comme s'ils étaient seuls responsables. Qui a ordonné ce verrouillage ? Qui a fait appel à la BRAV-M ? Qui a validé cette escalade insensée ? Ces responsables doivent rendre des comptes. Nous ne laisserons pas passer cette gestion calamiteuse comme s'il s'agissait d'un simple couac logistique. Quand l'État se comporte en organisateur d'humiliations et de violences, il faut agir et vite Aux autorités concernées, cessez d'improviser sur le dos des supporters. Arrêtez les mises en scène sécuritaires et humiliantes et configurez des dispositifs qui protègent réellement, sans stigmatiser. Vous avez la responsabilité du maintien de l'ordre ; cela implique compétence, discernement et respect des personnes. Ce soir, vous avez fait le choix inverse. Nous appelons nos adhérents, nos supporters et tous ceux qui refusent l'humiliation à rester unis et vigilants. La solidarité ne se décrète pas : elle se vit. À tous les supporters qui ont assisté à la scène, qui ont filmé, pris des notes ou qui ont été à l'adresse mail des témoins : conservez vos éléments, transmettez-les (à redtigers.officiel@gmail.com). Ce traitement indigne ne doit pas passer. Nous sommes déterminés et nous ne laisserons pas cette tentative de discipliner les supporters en public sans suite. Liberté pour les Ultras. Liberté pour les Supporters. Red Tigres 1994»
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— Red Tigers 1994 (@RedTigersLens) September 14, 2025
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