Accès aux soins : le Pas-de-Calais durement frappé par la désertification médicale

Actus. Dans une étude alarmante, l’UFC-Que Choisir alerte sur la désertification médicale en Hauts-de-France. Le Pas-de-Calais figure parmi les départements les plus touchés, avec une offre de soins en chute libre.

Accès aux soins : le Pas-de-Calais durement frappé par la désertification médicale
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Dans une nouvelle étude publiée ce mois-ci, l’association UFC-Que Choisir dresse un constat alarmant de l’évolution de l’offre de soins en France. Et dans la région Hauts-de-France, le Pas-de-Calais figure parmi les départements les plus touchés par le recul de la présence médicale, révélant une véritable fracture sanitaire qui s’aggrave d’année en année.

Un recul brutal en dix ans

Entre 2014 et 2023, la densité médicale dans le Pas-de-Calais est passée à 23,1 médecins pour 10 000 habitants, soit une baisse de 26 % par rapport à la moyenne nationale (31,2). Ce chiffre, tous spécialistes confondus, met en lumière une offre médicale de plus en plus insuffisante, notamment dans les zones rurales et périurbaines du département.

Le nombre de médecins généralistes a également fortement diminué dans la région, passant de 5 242 inscrits au Conseil de l’Ordre en 2014 à 4 550 en 2023 pour les cinq départements des Hauts-de-France. Une baisse de plus de 13 %, qui fragilise un peu plus chaque année l’accès aux soins de premier recours.

Des spécialités quasi absentes

La situation est particulièrement critique pour certaines spécialités. Selon l’étude de l’UFC-Que Choisir :

Le Pas-de-Calais ne compte que 0,14 pédiatre pour 10 000 habitants, loin derrière Paris (0,71).
La densité en ophtalmologues est tombée à 0,32, rendant les délais de consultation parfois interminables.
En gynécologie, le département affiche 0,30 spécialiste pour 10 000 habitants, un chiffre largement insuffisant au regard des besoins.
Ces chiffres traduisent un abandon progressif de certaines zones par les spécialistes, au détriment des familles, des enfants, des femmes, et des publics les plus vulnérables.

Des politiques jugées inefficaces

Malgré les aides à l’installation mises en place depuis plus de dix ans, les médecins continuent de s’installer dans les territoires déjà bien dotés, souvent attirés par les zones où les dépassements d’honoraires sont plus courants. Résultat : les zones les plus pauvres et les plus isolées restent en pénurie, tant géographiquement que financièrement.

L’UFC-Que Choisir dénonce une politique de santé publique à rebours des besoins réels des populations locales, et appelle à des mesures plus contraignantes et structurelles.

Elle avance trois revendications principales. Parmi elles, la régulation de l’installation des médecins, le renforcement de la formation médicale, en lien avec les besoins réels des territoires comme le Pas-de-Calais et la fin des dépassements d’honoraires, qui constituent un frein majeur pour les plus modestes.

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