Un trait d'union entre le présent et le passé. Au mémorial 14-18 situé sur la colline Notre-Dame-de-Lorette, l'exposition qui débute ce samedi 21 juin propose un vrai bond dans le passé. 115 ans en arrière, précisément, au moment des Batailles de l'Artois. À l’occasion du 110ème anniversaire de ces batailles, l'exposition propose un va-et-vient entre les images d’archives de la Section Photographique des Armées, la « SPA », aujourd’hui ECPAD (Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) et des clichés réalisés de nos jours par le photographe Patrick Devresse.
Juliette Gouesnard
"Ici, la mort n'effraie plus, elle enseigne, elle veille, elle apaise", est-il écrit sur un panneau à l'entrée de l'exposition. Les pertes sont estimées à 280 000 soldats sur l'ensemble des trois Batailles d'Artois, qui se sont déroulées entre décembre 1914 et octobre 1915. À tel point que la colline a été surnommée "la colline sanglante" ou encore "la colline aux 100 000 morts". Pour les 115 ans de cette période, le mémorial a décidé de s'y pencher sous l'angle de la photo.
"On se rend compte à quel point ça a été dévasté"
"Au début, la volonté était vraiment de faire un parallèle entre des photos d'archives et des photos contemporaines pour avoir cette sorte d'avant-après", explique Juliette Gouesnard, chargée de programmation pour le mémorial 14-18 Notre dame-de-Lorette. "Ce n'est pas si évident que ça, parce que le site a tellement changé que même pour le photographe Patrick Devresse, de retrouver exactement l'endroit où avait été prise la photo 110 ans avant, ce n'est pas forcément une évidence et ce n'est pas forcément au final ce qu'on a voulu chercher. On est plutôt partis sur l'humain, ce qui s'est passé humainement 110 ans avant. C'était un théâtre vraiment dramatique de guerre. Rien qu'à regarder les photos de 1915, on se rend compte à quel point ça a été dévasté."
Juliette Gouesnard
Il y a une quarantaine de photos dont une bonne moitié réalisées par Patrick Devresse, photographe qui depuis plus de 40 ans oriente ses clichés sur l'humain et le réel. Il a collaboré de nombreuses fois avec des institutions dans le Bassin minier. Dans ses clichés d'aujourd'hui, on y voit l'activité du cimetière, avec les agents d'entretien ou les simples visiteurs.
Le Mémorial, créé en 2015, a pu compter sur le soutien du ministère des Armées qui compte une base gigantesque de 15 millions de photos et 100 000 heures de film. L'exposition est ouverte jusqu'au 21 septembre prochain, l'accès est gratuit.
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