C’est le premier jugement à tomber dans le cadre des anciens dirigeants du village d’enfants de Riaumont, ouvert en 1960. Il s’agit du procès d’Alain Hocquemiller, ancien prieur et responsable de ce pensionnat catholique intégriste.
Quels faits lui sont reprochés ?
Cet ancien prieur au village de Riaumont a été accusé de détention et consultation de fichiers à caractère pédopornographique, portant sur la période 2012-2017. Une perquisition avait permis de mettre la main sur 2 000 documents. Il justifie la possession de ces fichiers par « une étude anthropologique sur la sexualité des jeunes » nous explique Ixchel Delaporte, journaliste qui a publié une enquête aux éditions du Rouergue, « les enfants martyrs de Riaumont » et co-réalisé un documentaire sur Arte à ce sujet.
Un premier jugement qui en appelle d’autres
Ce premier procès pour cette communauté catholique traditionaliste en appelle d’autres. Une précédente enquête ouverte en 2017 pour des faits de violences sur mineurs de la part de six cadres de l’institution avait permis de découvrir les agissements du prieur, qui fait partie des accusés. De nombreux anciens élèves se plaignent et portent plainte pour des faits proscrits par la justice. Début avril, le Canard Enchaîné annonçait également une nouvelle plainte, non-prescrite, pour des faits remontant à 2010. Il s’agirait de violences physiques, psychologiques et sexuelles datant de 2010 et s’étalant sur une période de trois ans.
Le verdict sera rendu ce mardi 6 avril en début d'après-midi au tribunal judiciaire de Béthune, et l'auteur des faits encourt deux ans de prison avec sursis et des mesures d'éloignement de la communauté. Un premier procès qui ouvre le bal de multiples procès à venir dans ce village d’enfants de Riaumont.