Trônant à l’angle de la rue Edouard Herriot et de l’avenue Jean Jaurès à Béthune, l’école Lybre est vide depuis quelques semaines. Sur le parvis, là où s’asseyaient les étudiants de cet établissement privé de management et de commerce, un papier d’information a remplacé les horaires de classe : « Pas de panique, nos portes sont fermées mais notre équipe reste toujours à votre écoute ».
La raison de cette désertification ? Le 30 juin dernier, le tribunal de Commerce de Lille a prononcé la liquidation de cette école basée à Roubaix, et de toutes ses antennes, y compris dans la cité de Buridan. « Celle basée à Béthune faisait partie des plus prolifiques, selon la directrice de l’école Alice Caron. Malgré tout, Lybre est un ensemble de neuf écoles donc ça n’a pas suffit à absorber le reste » déplore-t-elle, en mentionnant « plusieurs facteurs » responsables du dépôt de bilan.
Des difficultés financières
Ces derniers mois, les difficultés financières étaient telles que des intervenants n’auraient pas pu être payés pour leurs prestations, selon nos confrères de France 3. L’école était basée dans neuf sites au total : Roubaix, son siège, Béthune dans ce cas, mais aussi Amiens, Saint-Quentin, Valenciennes, Dunkerque, Douai, Troyes et Reims.
« L’OPCO est aussi à pointer du doigt puisqu’elle n’a pas versé en totalité les fonds pour les alternances » précise tout de même la directrice. Au total, ce sont 28 salariés permanents de l’entreprise qui sont concernés par ce dépôt de bilan. « Chacun vit les choses à sa manière » selon Alice Caron, mais quant aux étudiants, elle se veut rassurante. « Il y avait une vraie dynamique estudiantine dans l’école, et on a souhaité accompagner au maximum les élèves malgré la fermeture ».
© Thomas Leroux
Les étudiants toujours dans la boucle
Ce vendredi 18 juillet, certains d’entre eux étaient par ailleurs en train de passer leurs oraux de fin d’année dans d’autres établissements, comme le pôle supérieur du lycée Baudimont à Arras. Thomas, ancien étudiant de l’école Lybre à Béthune, en fait partie : « Les cours étaient dispensés par de nombreux intervenants professionnels, j’ai travaillé dans deux alternances dont une en ressources humaines puis dans un poste plus managérial, de responsable de secteur, raconte l’élève en fin de Master 2. J’ai continué pratiquement tout le cursus, les cours me plaisaient » regrette l’apprenti malgré la poursuite de son apprentissage et l’oral du jour.
« Ce genre de fermeture fait partie des aléas aussi, c’est ce qu’on leur apprenait en cours » se résoud la directrice. La marche à suivre dans un futur proche selon elle, « accompagner » les étudiants jusqu’à leur insertion, assurer la fin de leurs enseignements, et peut-être reconstruire une autre structure à plus long terme. Mais pour l'instant, la priorité « ce sont eux » assure-t-elle.
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